Martin Le Ray fêtera sa 17ème participation au festival des Nuits de Champagne cette année. Sa première édition remonte à 2001 avec Charles Aznavour, il était alors pianiste répétiteur de l’atelier choral. C’est en 2005 (« Bienvenue Mister Swing » - Michel Jonasz) et 2006 (« Les choses de la vie » - Michel Delpech et Bénabar) qu’il commence à prendre en main les 900 choristes…

"Cette année je codirigerai le Grand choral - avec mes trois acolytes (Maud Galichet, Marie Belz et Stéphanie Stozicky) - pour la onzième fois.
Depuis 2007, j’ai eu le plaisir de côtoyer sur scène les répertoires de Véronique Sanson, Bernard Lavilliers, Louis Chedid, Jean-Louis Aubert, Maxime Le Forestier, Tryo, Jacques Brel, Alain Souchon et Laurent Voulzy.
En 2001 (« Swings de Bohème » - Charles Aznavour) et 2009 (« Frenchy » - Eddy Mitchell) j’ai eu la fonction de pianiste répétiteur de l’atelier-choral, en 2016 je me suis occupé du Petit Chœur (30 choristes issus des 900 inscrits au Grand Choral). Depuis 2003, on m’a également confié l’écriture d’harmonisations (arrangements vocaux) pour chaque Grand Choral."

"C’est pour moi une histoire qui remonte à l’enfance : je suis né dans une famille de chefs de chœur amateurs ! Mes parents dirigeaient la chorale qu’ils ont fondée depuis 4 ans quand je suis né, j’ai donc grandi entouré de polyphonie. J’ai d’abord pris goût à la polyphonie en l’accompagnant au piano : commençant l’instrument dès l’âge de 6 ans, j’ai vite joué avec la chorale d’enfants que dirigeait mon père, puis la chorale d’adultes.
Aux alentours de 16-17 ans, j’écrivais mes premiers arrangements, tandis que mon frère commençait à être un acteur essentiel du Grand choral (Guillaume Le Ray, pianiste-répétiteur et chef de chœur depuis 1994).
Jeune musicien professionnel à 19 ans, j’ai décidé de me lancer dans la direction, en autodidacte, et y prenant goût, j’ai suivi ensuite les formations spécialisées de Chanson Contemporaine : ce chemin dense et accéléré m’a permis d’arriver à 25 ans devant les 900 choristes du Grand Choral !"

"Il y en a trop !... Souvent les souvenirs les plus intenses sont liés à une édition particulière, ou à des rencontres humaines et artistiques fortes. En voici quelques-uns…
- En 2005, Michel Jonasz, à la sortie du Grand Choral, rêvait tout haut d’emmener tous les choristes en tournée avec lui… Le prenant au mot, le groupe vocal de l’époque que je dirigeais (« Les Fourmis Rouges ») lui a proposé, au culot, de l’accompagner. Il nous a invités un mois plus tard à chanter une chanson au cœur de son spectacle à l’Olympia ! C’était un moment magique et inoubliable, un cadeau gigantesque, et nous avons eu la fierté de représenter ce beau projet du Grand choral et des Nuits de Champagne.
- En 2007, le partage de la scène avec Véronique Sanson, qui chantait avec le Grand choral près de la moitié des chansons, a été un moment fort. Cette artiste sensible, changeante, vivante, nous a permis de « déverrouiller » un peu nos méthodes et il nous a fallu nous adapter, en modifiant pas mal des arrangements : un beau moment de souplesse collective, partagé avec tout le chœur !
- En 2008, Les mains d’or avec Bernard Lavilliers, et le percussionniste Mino Cinelu. Un partage au-delà du chœur, Bernard était descendu dans la salle faire chanter le public avec nous, il était même allé jusque dans le gradin de l’espace Argence !
- En 2011, un souvenir sûrement collectif : le départ inopiné et inattendu de Jean-Louis Aubert avant les deux dernières séances du Grand choral. C’est un souvenir fondateur pour la jeune équipe que dirigeait Brice Baillon (directeur artistique du Grand Choral). Il nous a fallu nous adapter, et faire sentir au chœur toute la confiance que nous avions en lui et en nous pour faire face à cet imprévu ! Mission accomplie…
- En 2012, la rencontre avec Maxime Le Forestier, qui parmi d’autres a bercé mon enfance, a été un moment fort, et s’est cristallisé autour d’un arrangement : Fontenay Sentimental. J’avais concocté un mélange de ses deux chansons Fontenay-aux-roses et L’éducation sentimentale, et il a été agréablement surpris par une première écoute au sein des répétitions du Grand Choral. Il l’a même repris dans sa tournée suivante ! Encore un joli cadeau !
- L’édition 2013 restera un grand souvenir pour tous ceux qui l’ont vécu : le répertoire reggae et engagé de Tryo, inconnu en chœur, leur présence amicale et plus que chaleureuse, leur engagement dans le festival et sa communication, ont créé un bouleversement rafraîchissant au sein du projet ! Depuis ce sont des amis que l’on retrouve dans le public de chaque Grand Choral !"

"Je le définirais en plusieurs « étapes ». D’abord, au premier contact, c’est un bain de son incroyable : plus il y a de voix, plus le son est riche et c’est comme s’il pénétrait chaque cellule de votre peau. Puis, c’est 900 choristes à diriger ! C’est donc la chanson qui rentre en jeu, son interprétation à travers le corps tout entier : c’est l’étape qui demande le plus d’énergie et de temps. Et c’est sur scène que le partage est le plus fort : avec 1800 spectateurs dans l’espace Argence, les musiciens de l’orchestre, les lumières enveloppantes… Un petit moment de magie pour chacun d’entre nous !"

"J’ai été surpris par la complémentarité et la cohésion de ces répertoires : à première vue, ce mélange d’époques et de points de vue pouvait paraître étonnant, mais on se rend compte en se plongeant dans chacun des répertoires des quatre auteurs mis à l’honneur qu’ils ont un fil rouge en commun : un poésie sensible, à la fois fine et passionnée, tourmentée et claire… Ç’a été un vrai plaisir d’aller à la rencontre de ces chansons, et de pouvoir en choisir plusieurs pour notre Grand choral. L’étape de l’harmonisation et de la préparation du spectacle a été un fourmillement intense et riche avec toute l’équipe, des chefs de chœur aux harmonisateurs, des pianistes-répétiteurs au chef d’orchestre en passant par les régisseurs, sous l’œil avisé de notre réalisateur artistique Alain Maucci. C’est au cœur des réflexions collectives que naît chaque Grand choral !"

"Un titre me tient particulièrement à cœur cette année, il s’agit de Nantes , de Barbara. J’ai eu la chance de pouvoir en signer l’harmonisation et je le dirigerai sur la scène d’Argence. En plus d’être un morceau-emblème du répertoire de cette grande dame de la chanson, cette chanson me touche puisque je suis natif et habitant de Nantes ! Ce clin d’œil étant fait, la chanson est un monument, et c’est dans l’émotion intense que nous revisiterons ce titre… Je dirigerai trois autres morceaux, mais je vous laisse les découvrir les 27 et 28 octobre !"